Qu'il était beau ce modèle, un X'Race 60' de chez Airtech. Une finesse impressionnante, un poids plume et une construction parfaite. Lors d'un ultime catapultage, il a décollé sans radio... Le retour vers la planète à été brutal !! Ni une ni deux, François décide de réparer. Heureusement car il nous offre le fruit de sa réflexion.
Réparation d’une cellule composite
Avant
Après
Ça y est, le truc que je ne voulais jamais avoir à faire, et arrivé !!! La réparation d’une aile creuse, comme on dit : ça……..c’est fait, Y a plus qu’à.
Les causes ? plusieurs catapultages (surement trop fort, quoi que…), la non vérification des gouvernes au bout d’une dizaine de lancé, et surtout, un récepteur mal calé, en fait, il était en vrac sous l’aile, donc ; énergie cinétique, le rx recule, la batterie se débranche….. Mea culpa.
Sur le moment,
Ben, j’étais tellement sur le cul que je me suis dit, ok, un mail à monsieur Airtech, je commande une aile neuve, et zou. Heureusement, Jean-Claude est arrivé…é…é, sans se presser…er…er, et me dit, « bof, si t’es pressé ; achète en une neuve et garde la réparation pour cet hiver », ça serait donc réparable ? -Comment qu’on fait Jean-Claude ? -Alors, tu prends de la résine, des mèches de carbone, de la fibre, tel grammage, tu coupes ici, tu tartines là, un ou deux petit renforts et hop, au fait François, la prochaine fois, cale ton récepteur !
François prends ça dans ta face !!!
C’est parti !!!
On commence par tout protéger afin d’éviter toutes déchirures supplémentaires. (Le verre de Sauterne ; c’est pour se donner du courage !!!)
On commence par le fuselage !!!
De la cyano dans tout les coins en ayant pris soin de replacer tout les tissus en face les uns des autres, on ponce pour deux raisons : -ça prépare une surface bien lisse pour recevoir les composites. -et ça crée une accroche pour ceux-ci.
On dégraisse au PK 700 (dégraissant de carrossier, marque RM je crois), ou à défaut, à l’acétone, surtout ne pas utiliser de white-spirit qui est un produit gras. Dans le cas du Xrace, ça donne quelque chose comme ça :
Ensuite, comme à chaque fois avec les composites, on prépare les tissus et les renforts divers, c’est pas quand la résine est faite qu’il faut s’en occuper, puis, stratifier en premier une première bande renfort d’à- peu- prés 1 cm de large pour recouvrir la déchirure puis une deuxième un peu plus large (par-dessus si l’intérieur n’est pas accessible) par l’intérieur de 4 à 5 cm additionnée de quelques mèches de carbone, ces dernières étant posée en premier.
Quand tout les tissus et mèches sont posés, on saucissonne l’ensemble avec du ruban d’électricien, ce qui permet de lisser la surface et surtout d’évacuer une grande partie de la résine excédentaire.
2 jours après, histoire que tout ça est eu bien le temps de polymériser…….. nota : dans mon atelier (en fait à mon boulot, et oui, y en qui ont de la chance), il règne une température de 20 à 24°.
Après, chacun fait comme il le sent, une seule chose : ne pas poncer les trames des tissus car elles donnent la solidité de la réparation, pour ma part, avant ponçage, le résultat était correct, donc, mastic de finition, en prenant bien large tout autour, ça donne ça :
On s’attaque à l’aile ?
Dans mon cas, j’ai préféré séparer les deux ailes, me permettant ainsi de poser correctement les renforts dans la cellule. On commence par préparer 2 lames de carbone de largeur égale à la hauteur du longeron, résine, sous presse …demain, ça sera sec. Pendant ce temps, commencer à prendre un maximum de repère pour tout remettre en face, sur le Xrace, c’est facile, ce sera l’emplanture de l’aileron et le bord d’attaque cassé net. Sur la photo est tracée au feutre la zone ou sera posé un renfort carbone (intrados/extrados, qui peut le plus …….)
Les lames prêtent, les coller (à la résine) de part et d’autre du longeron sur une aile, renfort microballon pour arrondir les angles et un tissu qui répercute les efforts sur les peaux supérieure et inferieure. Quand c’est sec, on assemble, en vérifiant bien tout, ça serait dommage d’avoir fait tout ça pour rien.
Gaffe au dièdre, moultes atèle, on cale tout, ça sèche.
Le lendemain, ça donne ça, la cicatrice n’est pas très belle mais ça s’arrangera par la suite, la zone tracée au feutre précédemment a été retirée jusqu'à la couche de fibre interne, à l’aplomb de la semelle carbone courant sur toute l’envergure.
Etapes suivante, on ponce tout pour créer l’accroche en pensant à protéger les parties non concernées.
Comme d’hab. on prépare les tissus et renforts divers. ( petit truc : le scotch sur les bords est posé avant et évite que les tissus s’effilochent lorsqu’on les coupes, une fois imbibés de résine, ce-dernier n’adhère plus et se retire sans déformations des tissus.)
Le plus simple reste à venir, on va se faire une belle suture, les renforts et tissus sont posés. Pour limiter les surépaisseurs, les mèches de carbone, une fois bien résinées, sont écrasées avec le dos d’une petite cuillère, en plus, ça augmente la surface de contact et, en théorie, fait de même avec la résistance de la réparation.
Encore un peu de patience, ce coup-ci, attendez au moins 3-4 jours histoire que la résine est bien le temps de durcir, sinon, lors du ponçage, ça chauffe, ça fait des boulettes en fait ……..ça ponce pas et c’est pas bô. Bref, après, mastic de finition, là prenez très large pour masquer les surépaisseurs des composites, poncez, mastiquez, poncez, vous pouvez utiliser un guide de ponçage (c’est un genre de poudre ressemblant a du graphite) qui permet de savoir où l’on passe. C’est joli hein ?……. regardez bien, il faut encore mastiquer (ou alors vous êtes trop fort !!!), pour les petit trous, vous pouvez faire ce qu’on appelle un ratissage, pour cela, utilisez une cale souple en appuyant assez fort, ça évite d’avoir à trop re-poncer derrière.
La finition
Faite vous plaisir, une seule chose ; le mastic et les peintures sont rarement compatibles, attention aux réactions et aux auréoles, passez donc une couches d’apprêt sans poncer (la technique consiste à appliquer la peinture avant que la sous couche soit sèche, le peintre m’a dit que ça évitait de charger en apprêt et donc limitait le surpoids, il est bien mon peintre !!!).
Conclusion du Webmaster Pour avoir eu la chance d'admirer le résultat avant peinture, je peux vous assurer que cette méthode fonctionne à merveille. Je suis resté sur le cul lorsque j'ai constaté le travail accompli. De prochaines photos confirmeront mes propos. Bravo François et merci pour cet article. Ps: mes fuselages endommagés sont à ta disposition.. moyenant finances, bien sur !
(Mise à jour:) Les photos de la mise en peinture
Date de création : 26/06/2006 @ 10:02
Dernière modification : 31/07/2006 @ 11:30
Catégorie : Construction
Page lue 18487 fois
Imprimer l'article
|